Environnement

Albert Emmanuel Nlend : La collecte des déchets ne peut se faire sans financement adéquat

Le maire de la ville d'Édéa évoque les défis de la gestion des déchets dans sa collectivité, notamment la collecte et le traitement, et ses attentes des États généraux.

Comment est organisée la gestion des déchets dans votre collectivité territoriale décentralisée, et quelles sont vos attentes à l’issue de ces états généraux ?

Comme dans toutes les grandes villes du Cameroun, nous avons confié la gestion de la collecte et du traitement des déchets à un concessionnaire, en l’occurrence la société Hysacam. Dans les deux arrondissements de la ville d’Édéa, nous disposons actuellement de deux sites : un site de transfert et un site d’enfouissement, qui nous permettent depuis 2008 de gérer la problématique des déchets dans la ville. Cependant, nous faisons face à plusieurs défis, notamment le désordre urbain et la croissance rapide de la ville, qui compliquent les opérations de collecte et, surtout, de précollecte des déchets. Avec les nouvelles dispositions réglementaires, il est désormais nécessaire de mettre en place des mécanismes de précollecte en collaboration avec les communes d’arrondissement, notamment à travers la mobilisation du droit d’assise.  Nous attendons de ces états généraux une meilleure structuration des systèmes de collecte et de traitement des déchets, ainsi que des perspectives claires pour la valorisation des déchets. Cette valorisation pourrait passer par le recyclage et la production de dérivés. Ces problématiques doivent être bien adressées, notamment en ce qui concerne les mécanismes de financement, qui sont aujourd’hui en discussion. La collecte des déchets ne peut se faire sans financement adéquat. Il est donc impératif que les communautés urbaines et les communes disposent de mécanismes financiers solides, afin d’éviter une situation où seulement 60 % des déchets de la ville sont collectés. L’objectif est de garantir une couverture complète de la collecte.

Quels sont les coûts estimés pour la gestion des déchets dans votre collectivité territoriale décentralisée ?

Dans une ville comme Édéa, nous collectons environ 100 000 tonnes de déchets par an. Sur un projet quinquennal, nous avons budgétisé environ 5 milliards de Fcfa. Une grande partie de ce budget est prise en charge par l’État, tandis qu’une autre partie provient directement du budget de la collectivité. Nous envisageons également la mise en place de structures locales de tri et de transformation des déchets. À terme, nous espérons, avec l’appui de partenaires ou en collaboration avec d’autres collectivités, construire une unité de valorisation des déchets. Il est cependant difficile d’évaluer précisément le budget global, car plusieurs aspects entrent en jeu. Concernant la précollecte, nous devons travailler avec les communes d’arrondissement, les partenaires ou même mobiliser les jeunes pour renforcer ce volet important.

Propos recueillis par M.N.

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