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Vaccination : Il faut sauver les enfants « zéro-dose »

La campagne de rattrapage des enfants « zéro – dose » du Programme élargi de vaccination ambitionne de permettre à 600.000 enfants de recevoir leurs premières doses de vaccins cette année. Les stratégies et contours de cette campagne ont été examinés mercredi 22 janvier dernier au cours du café media organisé par le Fonds Nations-Unies pour l’enfance à Douala.

Le 24 janvier dernier, le petit Malone, âgé de trois mois et quelques semaines et sa mère ont honoré leur rendez-vous de vaccination au centre de santé et de maternité la Miséricorde de Ndogpassi III. Ce jour, le nourrisson a reçu sur ses frêles jambes quatre injections de Penta 3, Vpi 3 et Rota 3 qui vont le protéger contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite B, la fièvre typhoïde pour ce qui est du Penta 3 encore appelé pentavalent, la poliomyélite (Vpi 3) entre autres. Tout naturellement, le bébé n’a pas résisté aux douleurs des piqures de seringues. Pour l’instant, le petit Malone ne réalise pas encore qu’il s’agit d’un mal pour un bien qui va lui procurer une santé de fer et renforcer son système immunitaire. Le tout-petit le comprendra certainement plus tard. Il comprendra surtout qu’il fait partie des privilégiés. Car, de centaines de milliers d’enfants comme lui n’ont pas cette chance. Ils n’ont jamais reçu une dose de vaccin de leur vie. Dans le jargon médical, ils sont appelés des enfants « zéro-dose ».

En 2019, le Cameroun occupait le 17ème rang mondial des pays ayant le plus grand nombre d’enfants « zéro dose » avec 219.000 enfants « zéro-dose ». En 2023, ils étaient 135.243. Les régions du Nord-ouest et du Sud -ouest occupent le haut du tableau du fait de la crise socio-politique qui paralyse ces deux régions depuis près d’une décennie.

Ce triste phénomène érigé en cause mondiale et nationale était au menu du café média organisé mercredi 22 janvier dernier à Douala par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, (Unicef). Il s’est agi au cours de cette rencontre présidée par la représentante de l’Unicef au Cameroun, Nadine Perrault et à laquelle prenaient part les professionnels de médias, les agents communautaires et les responsables du Programme élargi de Vaccination, (Pev) de mobiliser toutes les parties prenantes en vue du lancement national de la campagne de rattrapage des enfants « zéro-dose ». Le Pev ambitionne de rattraper 600.000 enfants « zéro-dose » en 2025 a annoncé Dr Fatima Moulion. La Secrétaire permanente adjointe du Programme élargi de vaccination a décliné les grands axes de la stratégie qui permettra d’atteindre cet objectif. Elle repose sur cinq piliers : l’identification, la mise sur pied des stratégies pour atteindre les cibles, l’évaluation des résultats et le plaidoyer qui fait appel aux professionnels des médias. Un accent particulier a été mis sur le rôle qui est le leur en vue de barrer la route aux rumeurs et autres fausses informations qui circulent autour de la vaccination. « Vous serez nos relais. Vous allez relayer des informations pour que notre voix puisse aller très loin. Le plaidoyer est très important pour le rattrapage des enfants dans la vaccination », soutien Dr Fatima Moulion.

Selon Dr Fatima Mouliom la vaccination « consiste à introduire dans un organisme sain ou malade, une substance qui contient soit un microbe soit une autre particule qui a les propriétés de développer l’immunité chez la personne qui reçoit ce microbe. La première étape est l’administration de la substance, cette particule a des propriétés immunogènes. L’organisme va l’identifier comme un agent pathogène et développer des défenses. Ces défenses vont rester en mémoire dans l’organisme. Lorsqu’un vrai microbe va se présenter dans l’organisme, l’individu va rapidement reproduire les défenses restées dans ses cellules pour neutraliser le microbe ».

Après cette rencontre, les participants ont effectué des descentes inopinées dans les formations sanitaires. Pendant deux jours, ils ont touché du doigt les difficultés rencontrées sur le terrain, notamment l’insuffisance de la chaine de froid, l’inaccessibilité de certaines formations sanitaires.

Blanchard BIHEL

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