Le Site ANRS-MIE Cameroun mise sur la recherche collaborative en santé
Des équipes de recherche nationales et internationales, des jeunes chercheurs, des partenaires techniques et scientifiques, ainsi que des représentants des institutions collaboratrices se sont retrouvés le mardi 29 avril 2025 à Yaoundé, pour échanger autour des projets en cours et renforcer les synergies de recherche.

Journée des investigateurs
Quatre sessions scientifiques thématiques portant sur la santé maternelle et infantile, les stratégies thérapeutiques, la santé publique et les maladies infectieuses émergentes ; Une table ronde sur les perspectives de collaboration entre les équipes de recherche ; Une présentation du Site et ses grandes actions ; cet ensemble précédé par une session d’ouverture institutionnelle avec les Professeurs Anne-Cécile Zoung Kanyi Bissek, Coordonnateur Sud ; Eric Delaporte, Coordonnateur Nord et Yazdan Yazdanpanah, directeur de l’Anrs-MIE. Voilà le programme riche de la journée des investigateurs des recherches soutenue par l’Agence nationale de recherche scientifique française -maladies infectieuses émergentes (Anrs-MIE Cameroun) du mardi 29 avril 2025 à Yaoundé. L’évènement scientifique organisé au Centre de coordination et de recherche de l’hôpital central de Yaoundé/ site Partenaire Anrs MIE Cameroun, a rassemblé une vingtaine de chercheurs aguerris et juniors.
Offrant ainsi aux jeunes investigateurs impliqués dans des projets soutenus par l’ANRS MIE une tribune privilégiée, mettant en avant leur contribution essentielle à la dynamique scientifique régionale. Créé dans le cadre des partenariats franco-camerounais, le Site ANRS MIE Cameroun se positionne comme un acteur clé de la recherche sur les maladies infectieuses, chroniques et émergentes en Afrique centrale. Cette Journée des Investigateurs s’inscrit dans une dynamique double : valoriser les travaux scientifiques en cours et célébrer les 20 ans du Site en 2025, symbole d’un engagement durable pour la santé mondiale. « Ce site partenaire avec les chercheurs camerounais et ceux de l’Anrs a été une plaque tournante, un « game changer » ou des « milestones » [« évènement marquant », en français, Ndlr] dans la recherche sur le Vih et les maladies infectieuses émergentes comme Ebola, Monkey pox et d’autres », affirme Dr Mireille Mpoudi Etame, Conseillère scientifique du site ANRS MIE-Cameroun qui l’a quasiment vu naître sur le plan professionnel.
De nouvelles perspectives
« J’ai été investigateur dans plusieurs études, dont la plus parlante qui a changé la donne en ce moment est l’étude Namsal », confie cette scientifique. Ladite étude qui a porté sur le test du Dolutégravir dans les conditions réelles dans un pays à ressource limitée comme le Cameroun, a conduit à la modification des recommandations de l’OMS dans la prise en charge des maladies comme le VIH. « Nous avons testé l’efficacité du Dolutégravir comparé au schéma thérapeutique utilisé avant, que tout le monde appelait « TELE » pour Ténofovir, Lamivudine, Effavirenz avec Ténofovir, Lamivudine Dolutegravir dans les conditions réelles de pays à ressources limitées. Grace à cette étude, l’Oms a instruit l’introduction du Dolutegravir comme schéma thérapeutique de première ligne dans les pays à ressource limitée. C’est ce que nous utilisons aujourd’hui lorsqu’une personne est infectée par le VIH », explique avec fierté Dr Mpoudi. Depuis la création du site Cameroun en 2005, et l’extension du champ d’action de l’Anrs, agence autonome de l’Inserm, « des performances variables », de même que plusieurs publications par étude ont été enregistrées.
Les échanges ont également permis de discuter des difficultés qui tâchent la collaboration avec les partenaires du Nord en raison des différences de cultures mais aussi : « Parfois entre le moment où le financement ou l’autorisation d’inclure le premier patient arrive, l’étude est déjà obsolète parce que la recherche va très vite. Pourtant le Cameroun se positionne comme leader en matière de recherche biomédicale surtout portant sur le Vih et même les autres maladies dites infectieuses émergentes ». Plus que par le passé, l’Anrs veut : « Construire ensemble une collaboration avec les chercheurs venus du Nord qui sont souvent les promoteurs qui financent la recherche biomédicale dans les pays dits du Sud comme le Cameroun qui n’ont pas forcément les financements nécessaires pour pouvoir promouvoir la recherche biomédicale », renseigne Dr Mpoudi. De nombreux projets en cours et beaucoup d’autres sont à venir.
Nadège Christelle BOWA