Foncier et agriculture

Un Plan d’Action Genre et Foncier validé à Maroua

Dans la région de l’Extrême-Nord, où les enjeux fonciers se mêlent aux défis climatiques et sociaux, un atelier de haut niveau s’est tenu les 04 et 05 septembre 2025 à Maroua. Il s’est agi pour les participants d’élaborer et valider un Plan d’Action Genre pour l’accès des femmes au foncier, en lien avec les réalités locales et les engagements internationaux.

Organisé dans le cadre du projet régional de conservation des zones humides du bassin du lac Tchad, mis en œuvre, au Niger, Tchad et Cameroun, par Alinéa International avec l’appui financier de Affaires mondiales Canada, cet atelier a réuni une diversité d’acteurs : représentants des ministères sectoriels (Promotion de la Femme et de la Famille, Cadastre, Affaires Sociales, Agriculture, Environnement), organisations de la société civile, agences des Nations unies, leaders communautaires et médias.

Pendant deux jours, les participants ont travaillé en groupes techniques et en plénière pour co-construire un plan d’action quantifiable, opérationnel et immédiatement mobilisable, visant à corriger les inégalités persistantes dans l’accès des femmes à la terre au sein des zones inondables de la région de l’extrême-nord. L’atelier a été animé par Baltazar Atangana, expert en genre et consultant principal pour cette mission.

« Ce plan d’action est plus qu’un document technique. C’est un engagement collectif pour que les femmes ne soient plus spectatrices, mais actrices de la gouvernance foncière », a déclaré Mohamadou Oumarou, coordonnateur du projet et gestionnaire pays d’Alinéa International.

L’accès des femmes au foncier reste un défi majeur dans la région. Malgré leur rôle central dans la production agricole, la gestion des ressources naturelles et la résilience communautaire, les femmes sont souvent exclues des mécanismes de décision, de sécurisation foncière et de redistribution des terres. Le plan validé à Maroua vise à inverser cette tendance, en s’appuyant sur des indicateurs/ actions clairs, des responsabilités partagées et un calendrier de mise en œuvre étalé sur 24 mois, à partir de septembre 2025.

« L’accès des femmes à la terre ne relève pas de la bienveillance, mais d’une exigence structurelle. Ce plan est un véritable outil de transformation, et non un simple protocole énumérant superficiellement des axes stratégiques. Il propose des actions concrètes, quantifiables et mesurables », a souligné Baltazar Atangana, facilitateur de l’atelier.

Les représentants de la société civile ont salué l’approche participative et la volonté d’ancrer le plan dans les réalités du terrain.

« Nous avons enfin un cadre qui parle notre langage, qui prend en compte nos réalités et qui nous donne les moyens d’agir », a affirmé une représentante de la société civile, active dans la défense des droits fonciers des femmes dans les zones de Waza et Pette, cibles du projet.

L’atelier s’est clôturé par la validation officielle du Plan d’Action Genre et Foncier, assortie d’une déclaration d’engagement signée par les parties prenantes. Ce document servira de feuille de route pour les interventions futures dans la plaine de Waza-Logone et au-delà.

David  NGWES

Articles Liés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page