Changement climatique

Addis-Abeba, carrefour des solutions vertes

Le deuxième Sommet africain sur le climat réunit 45 chefs d’État et des milliers d’acteurs pour accélérer les financements et les stratégies de résilience climatique portées par l’Afrique.

Depuis lundi 8 septembre, Addis-Abeba accueille le deuxième Sommet africain sur le climat. Organisé par le gouvernement éthiopien en partenariat avec l’Union africaine, ce deuxième sommet rassemble jusqu’au 10 septembre 2025 plus de 25.000 délégués, dont 45 chefs d’État et de gouvernement. Le thème de cette édition, « Accélérer les solutions climatiques mondiales : financement pour le développement résilient et vert de l’Afrique », incarne la volonté du continent de passer de la parole aux actes. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a ouvert les travaux en affirmant que « L’Afrique ne doit plus être perçue comme une victime du changement climatique, mais comme un acteur majeur de la transition mondiale ». Il a mis en avant l’initiative Green Legacy, qui a permis de planter plus de 48 milliards d’arbres, et a proposé un pacte africain pour l’innovation climatique, visant à mobiliser 50 milliards de dollars par an pour mettre en œuvre 1.000 solutions africaines d’ici 2030. Le sommet se penche sur des thématiques cruciales telles que la résilience climatique, la transition énergétique juste, le financement durable, la gestion des ressources naturelles et la protection de la biodiversité.

Le Comité permanent Inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss) y joue un rôle stratégique. Son secrétaire exécutif adjoint, Dr Sylvain Ouédraogo, participe aux échanges sur les mécanismes de financement vert et les stratégies de résilience. Il souligne que « la sécheresse n’est pas une fatalité, mais un défi que nous pouvons anticiper et maîtriser grâce à des systèmes d’alerte précoce et des politiques adaptées ». Ce mardi 9 septembre, un panel intitulé « Anticiper les sécheresses, accélérer l’alerte précoce » a réuni des experts pour discuter des outils de prévision et de réponse rapide face aux crises climatiques. Demain, le Cilss, l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte, le Coraf et Enabel organisent un événement parallèle sur le thème « Initiative de la Grande muraille verte : capitaliser sur deux décennies d’expérience pour impulser un agenda climatique axé sur les solutions pour le Sahel et la région saharienne ».

Défendre une justice climatique

Selon la Banque africaine de développement (Bad), l’Afrique a besoin de plus de 100 milliards de dollars par an pour adapter ses infrastructures, sécuriser son agriculture et investir dans les énergies renouvelables. Pourtant, entre 2020 et 2024, seulement 30 milliards ont été mobilisés via le Fonds vert pour le climat, révélant un déficit préoccupant. Le sommet s’achèvera par la signature d’une déclaration commune des chefs d’État africains, scellant leur unité et leur engagement à défendre une justice climatique dans les négociations internationales, notamment lors de la Cop30 prévue en novembre à Belém, au Brésil. Le président de la Commission de l’union africaine, Moussa Faki Mahamat, a rappelé que « le financement climatique n’est pas une charité, mais une obligation ». Addis-Abeba aura été, durant trois jours, le théâtre d’une Afrique qui refuse de subir et qui revendique sa place dans la gouvernance climatique mondiale. L’Afrique est prête à agir, mais elle exige les moyens de le faire.

Michel NONGA

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