Changement climatique

Gabon : Zita Wilks, nouvelle voix gabonaise pour les forêts du bassin du Congo

À Belém, lors de la COP30, les pays forestiers ont rappelé l’urgence de préserver les grands bassins tropicaux. Dans la foulée, décembre 2025, Zita Wilks a pris ses fonctions comme représentante du Gabon auprès de CAFI. Une étape qui confirme la volonté du pays de peser dans la gouvernance climatique et qui illustre, avec subtilité, la montée en puissance des femmes africaines dans les sphères où se décident les financements et les orientations stratégiques.

Une trajectoire déjà internationale

Avant de rejoindre CAFI, Zita Wilks s’était imposée dans les cercles climatiques mondiaux. Conseillère principale du Président gabonais au Conseil national climat, elle a porté la voix du pays dans les négociations internationales. Elle siège comme membre suppléant du Conseil du Green Climate Fund, où se décident les financements mondiaux pour l’adaptation et l’atténuation, et a été rapporteur au SBSTA, l’organe scientifique de la CCNUCC. Sa participation remarquée à la COP28 en 2023 avait déjà mis en lumière son expertise en diplomatie climatique et finance verte.

Le Gabon, pionnier africain de la finance carbone

Le Gabon absorbe chaque année près de 140 millions de tonnes de CO₂ tout en n’en émettant qu’environ 30 millions. Ce différentiel rare lui a permis de recevoir un premier paiement international pour ses réductions d’émissions. Depuis 2018, CAFI a mobilisé 180 millions USD pour soutenir la stratégie gabonaise de gestion durable des forêts, auxquels se sont ajoutés 9 millions USD validés en 2025 pour renforcer la surveillance forestière et la réduction des émissions.

Dans ce contexte, la prise de fonction de Zita Wilks à CAFI n’est pas anodine. Elle incarne une diplomatie climatique offensive, capable de transformer des résultats mesurés en arguments, et des arguments en financements. Le Gabon, vitrine africaine de la finance carbone, se dote ainsi d’une voix capable de relier les réalités locales aux agendas mondiaux.

Une présence féminine qui change la donne

La montée en puissance de Zita Wilks illustre une tendance plus large : les femmes africaines occupent désormais des postes clés dans les instances climatiques. Leur rôle ne se limite plus à la représentation symbolique, il influence directement les orientations stratégiques. Dans un domaine où la crédibilité repose sur la rigueur des données et la transparence des mécanismes financiers, leur présence apporte une approche attentive aux réalités sociales et communautaires.

Sans jamais en faire un étendard, l’arrivée de Zita Wilks à CAFI est une plus-value pour le Gabon. Elle incarne une gouvernance où l’efficacité technique se conjugue avec une sensibilité aux enjeux humains, renforçant la légitimité des programmes et inscrivant la justice climatique au cœur des négociations.

Un leadership féminin stratégique

La prise de fonction de Zita Wilks en décembre 2025, dans la foulée de la COP30, marque une étape décisive pour le Gabon et pour l’Afrique. Elle symbolise l’affirmation d’un leadership féminin qui, sans se présenter comme une revendication, redéfinit la manière dont le continent participe aux débats climatiques mondiaux. Pour le Gabon, elle garantit la continuité d’une stratégie forestière déjà reconnue. Pour l’Afrique, elle incarne une génération de femmes stratèges capables de transformer les engagements environnementaux en leviers de développement durable et inclusif.

Baltazar ATANGANA

Gender Advisor

noahatango@yahoo.ca

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